Et oui, Don Draper est un homme aux multiples facettes.
Et Conrad Hilton un alibi en or pour qui souhaite consacrer une partie de ses nuits à une belle brune. Pauvre Betty qui s'imagine que son mari découche pour aller travailler avec ce cher vieux Conrad.
Il faut reconnaître qu'il y a des années lumières entre l'ambiance au domicile conjugal et celle que Don retrouve dans le logement de Miss Farrell. A commencer par la chanson de Sœur Sourire qui passe à la radio. Un hit énorme à l'époque.
Chez Sterling Cooper, il y a d’autres stakhanovistes du génie publicitaire. Paul Kinsey, par exemple. A 1h00 du matin, il est encore au bureau. Certes il se masturbe, il faut bien se détendre. Vous n'imaginez tout de même pas que lorsque vous sortez d'une séance de ciné, au MK2 bibliothèque par exemple, et que vous voyez les bureaux illuminés de cette grande société dont je tairais le nom, c'est parce que des employés travaillent encore en pleine nuit ? Certes, faute d'organisation ils travaillent mal dans la journée et sont obligés de veiller tard, mais ce n'est pas pour travailler mieux. Bon passons…
Don prend le train
Je ne me souviens pas avoir souvent vu Don Draper dans le train. C'est pourtant le moyen de locomotion par excellence pour qui travaillait à Manhattan à l'époque. On le retrouve dans de nombreux films et livres. Une nouvelle célèbre de John Cheever, par exemple, Le 17H48. Raymon Carver a écrit une suite à cette nouvelle. Je ne me souviens plus trop de celle de Cheever, mais le personnage principal y prend le train bien sûr, et finit par se retrouver contraint de mordre la poussière. Don va-t-il suivre le même chemin ? C'est déjà arrivé plusieurs fois.
Qu'il se méfie de Lois, la secrétaire de Paul, toujours dans les parages malgré son rodéo sur la tondeuse Lynchéenne d'un précédent épisode.
Il est beaucoup question du passé dans cet épisode. Les quarante ans de Sterling Cooper, et le coup de tonnerre en forme d'acte manqué que représente l'oubli de se précieuses clés par Don. Au moment même où Betty découvre, sonnée, les souvenirs de son mari, celui-ci tente de racheter sa conduite à l'égard de son frère en aidant le frère de sa maîtresse. Il glisse au passage cet aveu sur son état mental : ""S'il t'arrive quelque chose, ta sœur ne se pardonnera jamais.""
De qui parle-t-il sinon de lui-même ? Et qui est-il cet homme, se demande Betty Draper dans le plan final de l'épisode ? La musique qui suit est très belle et lourde de désillusions.