Une auréole sous un bras. C'est à cela, à cette vision que se résume la découverte, par Don Draper, qu'une catastrophe vient de se produire. Une secrétaire lui tourne le dos, le combiné du téléphone est collé à son oreille tandis que tous les téléphones retentissent autour d'elle.
Au fond de la salle un groupe s'est formé.
Enfin les sonneries s'arrêtent. La secrétaire auréolée vient de perdre son interlocuteur.
C'est alors un flot incessant d'archives de toutes sortes qui envahit les images et la bande son de cet épisode.
Le film de Zapruder n'ayant pas été diffusé sur les télévisions américaines avant les années 70, ce sont d'autres images qui apparaissent.
Nous sommes, comme les personnages, abreuvés d'images des fameux ""anchormen"". Walter Cronkite, dont il était question dans un épisode précédent, est cette fois-ci à l'image, de même que d'autres journalistes.
Mais ce qui fait basculer Betty, ce sont les images du meurtre de Lee Harvey Oswald en direct.
Totalement inattendues, ces images sont un énorme choc.
La fête était déjà pour le moins étrange, le lendemain de fête est quant à lui totalement détraqué.
Betty reçoit les images en pleine face.
Au moment même où la théorie du complot va se mettre en marche aux Etats-Unis, Betty va comploter derrière le dos de son mari.
Avant même que Betty demande le divorce, Don devient le spectateur de la vie de famille qu'il avait construit avec Betty.
Lorsqu'il entre dans la cuisine avant de se rendre à son travail en ce jour de deuil national, Don s'arrête et observe sans être vu,
Comme s'il était déjà loin. Et il n'y a pas de billet retour.
Lorsque Roger Sterling découvre que le gâteau des mariés ne sera pas livré, il vide son verre (le verre de Mona en fait) en fixant Don.
Se remémore-t-il à cet instant ce que Mona disait de Don et Betty Draper ? A-t-il envie de transformer Don Draper en choux à la crème ?
Alfred Hitchcock présente
Pas de printemps pour Marnie est un film d'Alfred Hitchcock datant de 1964. Un plan de The grown Ups m'a immédiatement fait penser à Marnie. Il se trouve que c'est un très beau plan et l'un des rares extérieurs que Mad Men distille au compte-gouttes.
Visuellement le plan en question est proche de l'un des plans de Marnie. Mais n'est-ce pas le son d'un corbeau passant par là qui a instantanément fait surgir Hitchcock à mon esprit ?
Dans Mad Men, ce plan arrive après le décès de Lee Harvey Oswald, lorsque Betty abandonne Don devant la télé pour aller s'éclaircir les idées.
C'est un plan de polar : une voiture se gare à la hauteur d'un autre véhicule. Un homme sort de la première pour entrer dans le second.
Dans Marnie, le plan intervient alors que Sean Connery a demandé à Marnie-Tippie Hedren de venir au bureau le samedi pour travailler avec lui.
Il y a aussi ce plan dans The gypsy and the Hobbo.
Et ce plan de Marnie.
Dans les deux cas, l’ombre est liée à un secret inavouable. Pour d’autres commentaires liant Mad Men et Marnie, voir ici.
Quelques sous-titres qui auraient pu sauter
Le sandwich Monte Cristo de Duck. Ne pas préciser Monte Cristo aurait facilité la compréhension mais comme le roman d’Alexandre Dumas parle de vengeance, décision fût prise de laisser la pricision.
La phrase de Lyndon Johnson sur la menace intérieure peut perturber le dialogue entre Trudy et Pete, mais c'est une phrase lourde de sens en pleine guerre froide. Elle l'est d'autant plus qu'on pense forcément aux attentats du 11 septembre en voyant les protagonistes rivés à leur écran de télé.