Nul autre que Don
Dans cet épisode, Don est l'objet de toutes les attentions.
Attention de la presse tout d'abord puisque l'épisode débute, et s'achève, sur des interviews.
Attention de ses associés : Don, qui est responsable des succès de la nouvelle société, est aussi jugé responsable de ses échecs. Bert Cooper ne cesse de se plaindre, en parfait snob qu'il est, de ne pas être ""downton"" alors que nous découvrons à la toute fin de l'épisode que les nouveaux bureaux se trouvent dans le Time-Life Building, "première extension du Rockefeller Center à l'ouest de l'Avenue des Amériques" cf wikipedia.
Nous découvrons avec plaisir le goût toujours sûr de Don Draper en matière de mobilier lors de sa conversation avec Pete dans laquelle une belle lampe Fase apparaît à plusieurs reprises, au gré des plans.
Les regards vers Don sont excessivement nombreux. Hormis un regard tendre de Joan, on peut admirer le regard successivement intimidé, désolé, confiant puis défiant de Peggy, qui entretient toujours une relation privilégiée avec son patron qui dépasse le cadre professionnel. On sent que ces deux là auraient beaucoup à se dire, des choses bien plus intéressantes que de se demander comment vendre du jambon ou des petites culottes. On peut également sourire devant les regards des représentants de Jantzen lorsqu'ils se retrouvent devant Don, comme devant un dieu grec.
Le dernier regard tourné vers Don Draper, outre celui du téléspectateur, est celui du journaliste du Wall Street Journal réalisant qu'il tient un bon article, une solide personnalité. Car à la toute fin de l'épisode, Don a décidé de se réveiller et de prendre les choses en main.
Mais avant d'en arriver là, Don aura dû essuyer l'occasion manquée de l'interview et les reproches qui en découleront, les commentaires de la femme hispanique, Celia, qui est à son service dans son nouvel appartement, un bon coup dans les dents, au figuré, de la part de Peggy, mais également de vraies baffes. Il doit même subir les mamours de Betty et Henry lorsqu'il leur ramène les enfants.
On peut donc se demander si Don ne s'est pas mis en scène dans la pub Glow-Coat en gamin prisonnier réclamant sa liberté. Liberté qu'il ne peut gagner qu'en étant pleinement lui même. Mais qui est Don Draper ? C'est la question à 100 balles posée au début de l'épisode. Que je sache, Don ne s'est pas débarrassé de la boite qui contient les souvenirs de sa véritable identité. Boite qu'il aurait pu laisser traîner au milieu du living plutôt que sa boite à cirage.
Le Don qui se tient devant nous prétend se tenir à l'écart des idées malsaines de Pete et Peggy.
De la part d'un homme qui ment sur sa véritable identité et qui n'a eu de cesse de tromper sa femme depuis que nous le connaissons, cette affirmation prête à sourire. Et lorsque le premier journaliste le compare à Dorian Gray, on peut mettre au crédit du reporter, malgré l'excès de la comparaison, qu'il a bien senti une faille dans le personnage. Or, c'est cette faille que Don va s'efforcer de combler en accordant à un deuxième journaliste une interview "vérité"...
L'esprit de Don Draper est toujours aussi vif. Les dialogues avec les cadres de Jantzen sont savoureux.
Roger Sterling est en forme également. Son langage est de plus en plus cru.
Bert est snobinard et Lane Pryce est très en retrait.
Peggy est en grande forme et de Pete, le ""merci pour votre sacrifice"" est génial mais ensuite, il est un peu trop sympa....
Sally Draper est excellente. S'il y a une personne qui ne regarde pas Don, c'est elle, qui lui tourne le dos lorsqu'elle regarde la télé avec son frère, pendant que Don travaille au lieu de passer du temps avec ses enfants.
Enfin, merci à Éric pour sa grosse participation aux sous-titres.
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